Le tribunal de commerce de Paris a validé une offre majeure pour la reprise d’IKKS, le détaillant français de prêt-à-porter premium. Après plusieurs mois d’incertitudes, Santiago Cucci et Michaël Benabou prennent les rênes du groupe avec un projet ambitieux de rationalisation. Cet article détaille les étapes clés de cette reprise, les enjeux pour IKKS et l’impact sur ses employés, afin de comprendre comment cette décision pourrait redynamiser la marque dans un marché concurrentiel.
Détails du financement gagnant pour la reprise d’IKKS par Cucci et Benabou
Présentation de l’offre de reprise

Le jeudi 12 décembre, le tribunal de commerce de Paris a entériné la reprise d’IKKS par Santiago Cucci, président de la holding HoldIKKS, et Michaël Benabou, cofondateur du site ventes événementielles Veepee.
Suite à une procédure de redressement judiciaire lancée en septembre, plusieurs offres ont été présentées. Le groupe, qui compte 1 287 salariés dans le monde et 473 points de vente répartis dans 12 pays, était en quête d’un repreneur pour sécuriser son avenir.
Lorsque la procédure a été engagée, les fonds américains Avenue Capital, CarVal Investors et Marathon Asset Management, principaux actionnaires, ont exprimé leur souhait de céder leurs parts.
La reprise s’inscrit dans un contexte où le groupe détient trois marques clés : IKKS, One Step et ICode. Cependant, aucune offre globale n’a ciblé l’ensemble du groupe, complexifiant la négociation.
Détail de l’offre retenue par le tribunal
Cucci et Benabou ont amélioré leur offre initiale, couvrant désormais :
- 219 boutiques en France, comprenant :
- 92 magasins en propre
- 100 franchisés
- 27 concessions aux Galeries Lafayette dont l’importance commerciale est bien établie, similaire à d’autres grands acteurs du retail français
- 546 salariés directement liés aux boutiques détenues
Auparavant, leur offre ne concernait que 141 magasins (dont 88 en propre) et 391 employés.
Stratégie post-reprise et focus produit
Les repreneurs prévoient une gestion plus rationalisée des points de vente, recentrant les efforts sur les segments femme et homme. Le prêt-à-porter enfant est mis en pause, une stratégie partagée par plusieurs acteurs de la mode qui adaptent leur offre aux demandes du marché actuel, par exemple l’évolution de la mode enfantine internationale.
Les chiffres du groupe au moment de la demande de redressement judiciaire révélaient :
- 80 % du chiffre d’affaires généré par la marque IKKS
- 64 % par la mode féminine
- 21 % par la mode enfantine
- 15 % par la mode masculine
La répartition des ventes était la suivante :
- 77 % par la vente directe en retail
- 20 % via e-commerce (B2B et B2C)
- 3 % à travers le wholesale
Offres rejetées et conséquences
Plusieurs offres alternatives ont été refusées, notamment :
- Celle de Faguo, marque éco-responsable, qui proposait une reprise partielle (15 boutiques et 30 emplois).
- Le groupe Beaumanoir, associé à Faguo, proposant 1 million d’euros pour acquérir la marque IKKS et quelques points de vente, un acteur dont les récents résultats démontrent sa solidité financière.
- L’offre de Amoniss, acteur des secteurs Pimkie et Chevignon, visant 168 magasins et 393 emplois.
- BCRI Holding, repreneur de Café Coton, pour 67 magasins et 426 salariés.
- AA Investments, intéressé par les actifs immatériels.
- Verdoso, qui a retiré sa candidature avant l’audience finale.
Depuis la séparation des marques ICode et One Step, ainsi que la mise en pause de la mode enfantine, plusieurs fermetures de boutiques ont eu lieu en France.
Le nouveau plan de reprise implique un effectif plus restreint avec une flotte de magasins concentrée sur la marque principale IKKS et une dynamique axée sur la rentabilité et le recentrage stratégique.
Conclusion
La validation par le tribunal de Paris de l’offre portée par Santiago Cucci et Michaël Benabou marque un tournant décisif pour le groupe IKKS. En mettant fin à l’incertitude, cette reprise permet d’envisager une relance solide centrée sur le cœur de métier premium. Si la rationalisation de la flotte commerciale et la focalisation sur la mode adulte visent à redonner vigueur à la marque, les employés et partenaires espèrent également un avenir durable pour cette icône du prêt-à-porter français.
Quelles sont les principales marques du groupe IKKS ?
Le groupe IKKS exploite trois marques : IKKS, One Step et ICode, mais la reprise cible principalement la marque principale IKKS.
Quels changements envisagent les nouveaux repreneurs pour IKKS ?
Ils souhaitent réduire et optimiser le nombre de magasins, se concentrer sur le prêt-à-porter féminin et masculin et mettre en pause la mode enfantine.
Pourquoi la procédure de redressement judiciaire a-t-elle été lancée ?
Suite au souhait des investisseurs majeurs de vendre et à la performance commerciale en baisse, le groupe IKKS a demandé la protection judiciaire pour structurer sa reprise. Ce phénomène est souvent observé dans le retail, comme l’illustre par exemple la baisse des performances de certaines entreprises référencées telles que Dick’s Sporting Goods.
Quelles ont été les offres concurrentes rejetées par le tribunal ?
Des offres de Faguo, Beaumanoir, Amoniss, BCRI Holding et AA Investments ont été écartées au profit de la proposition plus complète et ajustée de Cucci et Benabou.
