Lorenzo Bertelli, figure clé de la maison Prada, incarne l’ambition d’un groupe prêt à révolutionner le paysage du luxe italien par des investissements industriels massifs et une intégration verticale accrue. La récente acquisition de Versace marque un tournant stratégique majeur, complété par des implantations industrielles innovantes en Toscane et ailleurs. Découvrez comment Prada redéfinit la production locale, maîtrise sa chaîne d’approvisionnement et défend fièrement le Made in Italy. Cette maîtrise des processus fait écho à la progression remarquable de Prada en 2025.
Prada Group : Lorenzo Bertelli joue la carte de l’investissement industriel italien
Lorenzo Bertelli, fils aîné des fondateurs de Prada, prend les rênes chez Versace suite à l’acquisition historique de la marque par le groupe Prada pour environ 1,25 milliard d’euros. Cette opération fait de Prada un acteur italien de premier plan, favorisant une concurrence renforcée face aux géants mondiaux du luxe. L’impact de cette intégration peut être comparé à l’acquisition finale de Versace en décembre 2025, symbole de cette dynamique du secteur.
Parallèlement, entre 2019 et 2024, Prada a investi plus de 200 millions d’euros dans son infrastructure industrielle. En 2024 uniquement, 40 millions d’euros ont été injectés pour améliorer les compétences internes avec une intégration verticale progressive des processus de production.
Rencontré dans l’usine hautement technologique de Scandicci, dédié à la maroquinerie féminine et masculine, Lorenzo Bertelli évoque la stratégie d’industrialisation du groupe, mettant en lumière le rôle central de la production interne dans le succès de la maison.
Prada et Lorenzo Bertelli : une nouvelle ère pour la croissance du luxe italien
Les stratégies industrielles et commerciales en détails
Andrea Guerra, PDG du groupe Prada, détaille les futurs investissements industriels :
- Extension et sophistication de l’atelier milanais dédié aux cuirs précieux.
- Construction d’une usine de maroquinerie écoresponsable à Piancastagnaio, consolidant plusieurs ateliers locaux.
- Création d’un pôle de production de maille à Gubbio, en complément du site à Torgiano qui héberge également une Académie spécialisée.
- Renforcement des capacités de production à Northampton (Royaume-Uni) et expansion des sites de Foiano della Chiana et de la région des Marches pour la chaussure.
Le groupe Prada exclut toute acquisition supplémentaire de fournisseurs, privilégiant la collaboration étroite avec ses partenaires actuels et le contrôle rigoureux de la chaîne de production.
Lorenzo Bertelli insiste sur la culture d’entreprise familiale et industrielle unique de Prada, où production et création sont intimement liées. Cette approche engagée garantit une meilleure maîtrise des risques liés à la sous-traitance et souligne un long travail d’audit et de contrôle continu.
Concernant la transparence sur les fournisseurs, Prada dévoile principalement ses fournisseurs tier-1 à forte conformité, refusant de compromettre sa compétitivité tout en s’engageant à divulguer davantage si les normes évoluent.
Quant au Made in Italy, Prada revendique un rôle majeur dans la valorisation de ce label, insistant sur l’importance d’améliorer non seulement la fabrication mais aussi la capacité à vendre et raconter l’histoire italienne sur la scène mondiale. Aujourd’hui, malgré une production de 80 % du luxe mondial en Italie, les entreprises italiennes ne réalisent que 20 % du chiffre d’affaires, un écart à combler impérativement.
Andrea Guerra rappelle enfin que la crise récente du secteur résulte notamment d’une hausse inconsidérée des prix sans ajout de valeur réelle, plaçant Prada en position de réflexion sur une meilleure adéquation qualité-prix.
Conclusion
Prada, sous la conduite de Lorenzo Bertelli et d’Andrea Guerra, réaffirme sa position en alliant tradition artisanale italienne et innovation industrielle. La fusion avec Versace et les lourds investissements dans la production interne traduisent une volonté stratégique claire : maîtriser entièrement la chaîne de valeur pour renforcer le groupe face à la concurrence mondiale. Le Made in Italy reste au cœur de cette démarche, porté par une vision long terme où qualité, durabilité et storytelling commercial s’entremêlent pour garantir la pérennité et la croissance de Prada dans l’univers du luxe.
Qui est Lorenzo Bertelli et quel rôle joue-t-il chez Prada ?
Lorenzo Bertelli est le fils aîné de Miuccia Prada et Patrizio Bertelli, et endosse le rôle de président exécutif de Versace après son acquisition par le groupe Prada. Il est un acteur clé dans la stratégie d’intégration industrielle et de croissance du groupe.
Quels sont les principaux investissements industriels prévus par Prada ?
Prada prévoit notamment d’étendre son atelier cuir à Milan, construire une usine durable à Piancastagnaio, créer un pôle maille à Gubbio, et renforcer plusieurs sites en Italie et au Royaume-Uni, sans acquérir de nouveaux fournisseurs.
Comment Prada gère-t-il la transparence et la conformité dans sa chaîne d’approvisionnement ?
Prada publie la liste de ses fournisseurs tier-1, applique des audits réguliers, et maîtrise étroitement sa chaîne de production afin de limiter les risques liés à la sous-traitance et assurer un haut niveau de conformité tout en protégeant ses informations stratégiques.
Quelle est la position de Prada sur le « Made in Italy » ?
Prada défend vigoureusement le Made in Italy, soulignant la nécessité d’améliorer la capacité commerciale et marketing des entreprises italiennes pour mieux valoriser leur savoir-faire à l’international, au-delà de la simple fabrication.
