Swinger International, fabricant historique de jeans basé à Bussolengo, est confronté à une crise majeure suite à la perte des commandes Versace, représentant jusqu’à 80 % de son chiffre d’affaires. La fermeture de la ligne Versace Jeans Couture aura un impact colossal sur l’emploi avec l’annonce de 70 suppressions de postes au sein des 148 salariés actuels. Retour sur les répercussions économiques et sociales de cette décision qui fragilise l’un des piliers de la mode italienne.
Situation critique chez Swinger International après la perte de commandes de Versace
Réduction massive de l’effectif prévue en 2025
Le fabricant de jeans basé à Bussolengo doit supprimer 70 emplois suite à la fin de la collaboration avec Versace, dont la ligne Versace Jeans Couture était produite exclusivement par Swinger.
Cette décision intervient seulement deux semaines après la signature d’un accord de chômage partiel extraordinaire de huit mois couvrant l’ensemble du personnel. Or, le 25 novembre, l’entreprise a officiellement lancé une procédure de licenciements collectifs.
La perte des commandes fait suite à la décision de Versace, désormais propriété de Prada, d’arrêter la ligne Versace Jeans Couture dès octobre 2024. Prada a confirmé que cette mesure n’est pas liée à une délocalisation mais à la fermeture de cette marque secondaire.
Fondée dans les années 1970, Swinger International avait acquis une solide réputation et détenait des licences prestigieuses auprès de marques telles que Vivienne Westwood ou encore Missoni.
- En 2020, le chiffre d’affaires était proche de 100 millions d’euros.
- En 2023, il a dépassé 175 millions d’euros, portés notamment par la collaboration avec Versace.
- L’entreprise a également intégré le label Genny en 2011, renforçant sa présence dans la mode italienne.
Conséquences économiques et sociales pour l’usine italienne en pleine crise
Les négociations sociales en cours pour éviter les licenciements
Le 9 décembre, une première réunion avec les syndicats s’est tenue à Verone sous l’égide de la Confindustria. Cette consultation vise à discuter des modalités des 70 licenciements.
Selon la réglementation, une période de 45 jours est prévue pour parvenir à un accord entre représentants patronaux et salariés, suivie d’un délai additionnel de 30 jours durant lequel la Région Veneto devrait jouer le rôle de médiateur.
Le syndicat Filctem CGIL n’a pas signé l’accord proposé, dénonçant notamment:
- l’absence d’une clause de sauvegarde sur la date effective des licenciements,
- l’insuffisance des mesures incitatives au départ volontaire, jugées totalement inadéquates.
Un accompagnement individuel des salariés affectés est annoncé par les représentants syndicaux, tandis que les négociations restent très tendues.
Les premières difficultés sont apparues en mai 2024 lorsque l’entreprise a demandé un chômage partiel pour 171 employés face à un ralentissement de la production. La situation s’est aggravée après l’été, avec 23 départs volontaires enregistrés.
Conclusion
La suppression de 70 emplois chez Swinger International illustre la fragilité des entreprises intégrées à une chaîne de sous-traitance dépendante de grandes maisons. Alors que la mode italienne traverse une période de transformation, la reconversion industrielle et sociale des salariés concernés sera un enjeu majeur dans les mois à venir.
Quels sont les chiffres clés de Swinger International avant la crise ?
Swinger International affichait un chiffre d’affaires passant de près de 100 millions en 2020 à plus de 175 millions en 2023, largement porté par la production pour Versace Jeans Couture.
Pourquoi Swinger International licencie-t-elle 70 salariés ?
La suppression de ces emplois résulte de la fin du contrat de licence avec Versace, suite à l’arrêt de la ligne Versace Jeans Couture en octobre 2024, représentant une source majeure de revenus pour Swinger.
Quelles sont les réactions des syndicats face à la situation ?
Les syndicats, notamment Filctem CGIL, jugent les conditions imposées par l’entreprise inacceptables, notamment concernant les incitations au départ volontaire et l’absence de clause protégeant la date effective des licenciements.
Quelle est la procédure légale en cours pour gérer ces licenciements ?
La procédure prévoit une phase de 45 jours de négociations entre l’entreprise et les représentants des salariés, suivie de 30 jours supplémentaires pendant lesquels la Région Veneto peut intervenir comme médiateur.
