À partir du 1er juillet 2025, une taxe de 3 euros sera appliquée aux petits colis non-européens entrant dans l’Union européenne, signifiant la fin de l’exonération fiscale pour les articles d’une valeur inférieure à 150 euros. Cette mesure majeure vise à contrer l’afflux massif de marchandises chinoises bon marché, notamment via des plateformes comme Shein, cible de la justice pour concurrence déloyale ou Temu, qui représentent aujourd’hui un défi économique et logistique considérable pour l’Europe. Cet article détaille cette réforme, ses enjeux et les perspectives qu’elle ouvre pour les entreprises européennes.
La mission colossale pour lutter contre la surcharge des colis chinois
Défis pour la surveillance douanière en Europe

En 2024, près de 4,6 milliards de colis de faible valeur (+150 euros) ont pénétré le marché européen, soit plus de 145 envois par seconde. Parmi eux, 91 % proviennent de Chine, alimentant une concurrence jugée déloyale par les secteurs industriels et commerçants européens. Ces marchandises entrent souvent sans subir de contrôle douanier rigoureux, rendant difficile la lutte contre les produits contrefaits ou dangereux.
Face à cette situation exceptionnelle, les ministres des Finances de l’UE ont décidé en 2024 de mettre fin à l’exonération de ces petits colis dès 2025, alors que cette réforme devait initialement se déployer en 2028 au sein de la réforme de l’Union douanière.
Le ministre français de l’Économie, Roland Lescure, souligne l’urgence : « Ces colis représentent une concurrence déloyale pour les commerces de centre-ville qui paient leurs taxes. Il est impératif d’agir rapidement. »
- Mesure phare : La suppression de l’exonération fiscale pour les colis <150 €.
- Objectif principal : Réduire l’invasion de produits chinois à bas prix non conformes aux normes européennes.
- Conséquence directe : Application d’une taxe forfaitaire de 3 euros par colis.
Cette taxation vise aussi à financer le renforcement des contrôles douaniers et à permettre une meilleure égalité face à la concurrence globale.
Le défi de la mise en œuvre et des solutions transitoires
Complexité administrative et lourdeur pour les douanes européennes

L’application normale des droits de douane sur des millions de petits colis, avec des taux variables selon les catégories de produits et pays d’origine, constitue une mission gigantesque risquant d’engorger davantage des services déjà saturés.
Dans ce contexte, l’UE privilégie une solution simple et temporaire : la mise en place d’une taxe forfaitaire unique. Cette approche permettra de commencer à freiner l’afflux tout en laissant le temps de déployer une plateforme de gestion douanière automatisée et améliorée prévue pour 2028, s’appuyant notamment sur les nouvelles technologies au service du commerce international.
Roland Lescure défend ainsi une taxe forfaitaire, contraire à une taxation proportionnelle, afin d’assurer un impact suffisant sur le volume des importations et éviter l’effet d’aubaine.
- Simplicité : Un tarif fixe de 3 € par colis inférieur à 150 €.
- Gestion transitoire : Jusqu’à l’opérationnalisation de la nouvelle plateforme douanière européenne en 2028.
- Limitation des risques : Éviter le blocage des services douaniers.
Malgré les défis techniques, la priorité reste d’agir rapidement pour soutenir les acteurs économiques européens.
Une première étape vers la régulation du commerce non-européen
Vers un équilibre commercial renforcé

La future taxe de 3 € s’accompagnera dès novembre 2026 d’une nouvelle redevance de manutention fixée à 2 € par colis, destinée à financer les contrôles et à garantir une meilleure équité concurrentielle.
Ensemble, ces mesures marquent la volonté de l’Union européenne de protéger son tissu industriel et de lutter contre l’érosion des règles commerciales face à une importation massive de marchandises hors normes.
Le dispositif prépare ainsi une réforme profonde du cadre réglementaire pour que les consommateurs européens bénéficient de produits conformes et que les entreprises locales puissent rivaliser à armes égales, dans une logique de circularité et durabilité renforcées.
- Taxe de 3 € sur les petits colis dès juillet 2025.
- Redevance manutention de 2 € prévue en novembre 2026.
- Renforcement des contrôles douaniers.
- Protection accrue des producteurs et commerçants européens.
Cette offensive européenne est aussi un signal fort adressé aux plateformes de e-commerce comme Shein, Temu ou AliExpress.
Conclusion
La taxation des petits colis importés, particulièrement ceux originaires de Chine, représente une réponse stratégique majeure pour l’Union européenne face à une forme de concurrence jugée déloyale et une pression logistique sans précédent sur ses services douaniers. La mise en place d’une taxe forfaitaire simple dès 2025, suivie par une redevance en 2026, marque une première étape essentielle vers un contrôle plus strict et une meilleure régulation du commerce international. Si cette réforme pose des défis complexes, elle témoigne de la volonté européenne de protéger ses marchés, ses normes et ses consommateurs dans un contexte de mondialisation accrue.
Pourquoi l’UE impose-t-elle une taxe de 3 € sur les petits colis non-européens ?
Pour mettre fin à l’exonération fiscale des colis d’une valeur inférieure à 150 euros, freiner l’importation massive de produits chinois à bas prix et lutter contre une concurrence commerciale déloyale. Cette taxe vise également à soutenir les commerces et producteurs européens.
Quels sont les principaux défis pour l’application de cette taxe ?
La complexité administrative liée à la gestion d’un grand nombre de petits colis, la nécessité d’éviter la saturation des services douaniers et la mise en place d’une solution transitoire simple avant le lancement de la future plateforme douanière européenne prévue en 2028.
En quoi cette mesure affectera-t-elle les consommateurs européens ?
Les consommateurs pourraient faire face à une légère augmentation du coût des petits colis importés, mais ils bénéficieront de produits mieux contrôlés et conformes aux normes européennes, ainsi que d’une concurrence plus équitable pour les entreprises locales.
Quelles sont les étapes suivantes prévues par l’UE après la mise en place de cette taxe ?
Après la taxe forfaitaire de 3 euros en 2025, l’UE prévoit l’introduction d’une redevance de manutention de 2 euros par colis dès novembre 2026, renforçant ainsi les mécanismes de financement des contrôles douaniers et favorisant une régulation plus efficace du commerce extérieur.
