Steven Wood, investisseur américain, relance sa campagne pour transformer la gouvernance du Swatch Group, géant suisse de l’horlogerie. À travers six propositions clés visant à modifier le conseil d’administration, il ambitionne d’offrir une meilleure représentation aux actionnaires porteurs tout en orientant l’entreprise vers un renforcement de ses marques de luxe dynamisées. Cet article explore les détails de cette initiative, les répercussions attendues ainsi que les réactions au sein de la firme.
Steven Wood propose une réforme du conseil d’administration de Swatch Group
Six initiatives pour modifier la gouvernance de la marque horlogère
Steven Wood, par l’intermédiaire de son fonds GreenWood Investors – qui détient environ 0,5 % du capital de Swatch Group –, dévoile six propositions majeures destinées à réformer la structure de gouvernance du leader horloger suisse :
- Permettre aux actionnaires porteurs de nommer trois représentants au conseil d’administration, renforçant ainsi leur voix.
- Rechercher un équilibre entre les droits de vote et la détention réelle de capital, enjeu clé dans la complexité actionnariale de Swatch.
- Focaliser stratégiquement le groupe sur ses marques de luxe comme Breguet et Blancpain pour redynamiser la performance financière.
- Promouvoir un modèle de gouvernance ouvert, inspiré de groupes concurrents tels que Richemont et ses pratiques, où les actionnaires élisent directement leurs représentants.
- Renoncer à la convocation d’une assemblée générale extraordinaire, optant pour un vote lors de la prochaine AG annuelle.
- Ouvrir un débat public sur le rôle et la composition effective du conseil d’administration face aux défis actuels du marché horloger.
Les enjeux et réactions autour du nouveau projet de changement chez Swatch
Impact des propositions sur la représentation des actionnaires
Cette nouvelle tentative intervient après un échec en mai dernier, lorsque Steven Wood n’a pas réussi à accéder au conseil en tant que représentant des actionnaires porteurs, notamment en raison de la résistance du clan Hayek, qui contrôle plus de 44 % des droits de vote mais une part moindre du capital. Plusieurs aspects clés émergent :
- Le désaccord persistant entre Wood et Swatch sur la manière dont les représentants des actionnaires porteurs doivent être désignés. Swatch reconnaît leur droit à la représentation mais conteste la méthode proposée.
- La forte influence du groupe Hayek dans la gouvernance, limitant les marges de manœuvre des petits investisseurs malgré leur poids capitalistique majoritaire.
- L’importance stratégique de recentrer Swatch sur ses gammes premium, pour contrer la chute de moitié du cours de l’action depuis début 2023.
Un porte-parole de Swatch a précisé que la société attend toujours des preuves formelles de GreenWood confirmant qu’ils remplissent les conditions légales pour inscrire leurs motions à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale. Ce type de démarche peut bousculer les pratiques traditionnelles comme expliqué dans notre article sur l’évolution des structures organisationnelles.
Conclusion
Le combat de Steven Wood illustre les tensions profondes au sein de la gouvernance de Swatch Group, mêlant enjeux actionnariaux et stratégies d’entreprise. En lançant ces propositions, il met en lumière la nécessité pour la maison horlogère suisse de s’adapter à un marché exigeant et compétitif, notamment par un recentrage sur le segment du luxe. Le prochain rendez-vous lors de l’assemblée générale annuelle sera déterminant pour mesurer l’impact réel de cette dynamique.
Qui est Steven Wood et quelle est sa position chez Swatch ?
Steven Wood est un investisseur américain via son fonds GreenWood Investors, qui détient environ 0,5 % du capital de Swatch Group. Il milite pour une réforme du conseil d’administration afin d’améliorer la représentation des actionnaires porteurs et de renforcer la stratégie des marques de luxe.
Quelles sont les principales propositions de réforme avancées par GreenWood Investors ?
Les six propositions visent notamment à permettre aux actionnaires porteurs d’élire trois membres du conseil, recentrer le groupe sur le luxe, et introduire un mode de gouvernance plus démocratique similaire à celui de Richemont.
Pourquoi Swatch est-elle réticente face aux propositions de Steven Wood ?
Swatch reconnaît le droit des actionnaires porteurs à une représentation, mais conteste la manière dont ces représentants devraient être élus. De plus, la famille Hayek détient une grande part des droits de vote, ce qui limite l’influence de GreenWood Investors.
Quel impact pourrait avoir cette réforme sur l’avenir de Swatch Group ?
Si adoptée, la réforme pourrait améliorer la transparence et la démocratie actionnariale, tout en favorisant un repositionnement stratégique axé sur les marques de luxe, essentiel pour redresser la valeur boursière du groupe.
